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Est-ce que vous pouvez présenter votre domaine ?
[Pascal Tamalet] : Il s'agit du domaine familial, mes parents l'ont acheté en 1979 et je les ai rejoints en 1984. Situé sur la commune de Senouillac, au cœur du vignoble de Gaillac, il compte aujourd'hui 38 hectares. La moitié du vignoble est constituée de cépages rouges et l'autre moitié de blancs. 
Sur la commune de Senouillac, les sols sont argilo-calcaires avec quelques fois de faibles profondeurs de sol ; la roche se situe à moins de 40 cm de la surface. J'ai une parcelle de vignes, une seule, un îlot qui est  sur la commune de Rivières et qui est sur des terres battantes. Nous avons utilisé le nom de cet îlot pour nommer le vin « Bois de Rivières ».

Domaine CHBR

 

 

 

 

 

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
[P.T.] : J’ai un parcours quelque peu atypique parce que mes parents étaient agriculteurs dans l'Aveyron et producteurs de lait de vache. En 1979, ils ont vendu leur ferme et en ont acheté une à Gaillac pour cultiver la vigne et les céréales. 
A l'époque j'avais 17 ans, j'étais à l'école au Lycée Agricole de Rodez et me préparais à faire un Brevet de Technicien Agricole. J'ai suivi mes parents et intégré une école à Gaillac pour préparer un brevet agricole. Je voulais aider au plus vite mes parents et travailler sur l'exploitation.

Comment s'est fait l'apprentissage de la viticulture pour vos parents et vous ?
[P.T.] : C'est atypique, là aussi. J’ai découvert la viticulture à la fois sur l'exploitation et au cours de mes stages de scolarité. Pour mes parents, c'est pareil, ils l'ont découvert sur le tas. Je leur apprenais certaines techniques viticoles que je venais de découvrir à l'école. 

Quels sont les cépages que vous cultivez ? 
[P.T.] : Pour les blancs, les principaux cépages sont évidemment des cépages autochtones, le Mauzac et le Loin de l'œil, complétés par du Sauvignon blanc et un peu de Muscadelle. Pour les rouges, j'ai également des cépages autochtones, le Duras et le Braucol, ainsi que du Syrah et du Prunelard. 
Tous ces cépages font partie de l'Appellation Gaillac.

Quelle est votre ligne de conduite en matière de viticulture ?
[P.T.] : Ce que j'ai appris avec mes années d'expérience, c'est que par rapport à la nature, il faut être humble, très humble et pragmatique. On peut essayer d'apprivoiser la nature, lui demander beaucoup de choses, mais dans certains cas il faut savoir courber l'échine. Quand on a des conditions météorologiques exceptionnelles, on les subit et il faut composer avec.
J'essaye de redonner une place centrale à la nature dans mes travaux de viticulture, en laissant par exemple les haies se développer autour des vignes ou en reboisant. La surface en haies sur mon exploitation a considérablement augmenté depuis une quinzaine d'années.
En ce qui concerne l’utilisation des produits phytosanitaires, quand j’ai démarré, il y avait une certaine insouciance. On en consommait beaucoup.  Actuellement, on est sur une logique complètement différente. Chaque traitement est raisonné, il faut qu’il soit justifié pour qu’on le fasse. 
Le bien-être de la vigne est primordial pour produire un raisin de qualité.

Vigne Tamalet

 

 

 

 

 

 

 

Comment le métier de viticulteur a-t-il évolué ?
[P.T.] Il y a 40 ans, beaucoup de tâches étaient manuelles et donc ça pouvait être très dur physiquement. Actuellement, grâce aux progrès techniques et à la mécanisation, notre travail est beaucoup moins pénible physiquement.
La difficulté maintenant c'est la gestion du stress et de la pression qui pèsent sur le viticulteur parce que les enjeux économiques sont bien plus importants. Le matériel coûte très cher, la main d’œuvre également, les contraintes règlementaires sont de plus en plus drastiques, et n'oublions pas les aléas climatiques qui peuvent conduire à des dégâts irréversibles sur nos vignes. 

Qu’est-ce vous préférez dans votre travail ?
[P.T.]  : Ce que j’adore, c’est d’être toutes les semaines dans les vignes et les regarder pousser, tout simplement. Ma période préférée c'est le mois de mai parce que la vigne pousse à vue d’œil, elle est d’un vert éclatant, on la sent se réveiller, c’est magnifique.

P.T. sécateur

 

 

 

 

 

 

 

Comment expliquez-vous le succès de votre gamme Château Bois de Rivières ?
[P.T.] : Quand j’ai démarré mon activité de viticulteur, la production de raisin était essentiellement destinée à la production de vin de table. Nous voulions surtout avoir des volumes conséquents et étions moins regardant sur la qualité. La productivité était le leitmotiv. 
Au fil des années, nous nous sommes attachés à avoir un meilleur équilibre au niveau de l’encépagement pour pouvoir faire des assemblages de qualité dans le cadre de l’Appellation Gaillac. Nous avons des vins structurés, très agréables, très fruités. Ils sont fins et équilibrés, et peuvent accompagner tout un repas.

Pouvez-vous nous parler de votre relation avec la Maison Labastide ?
[P.T.]  : J’ai toujours été coopérateur de la Cave de Labastide et fier de l’être.
Ce choix a été fait par mes parents au moment où ils ont acheté la propriété. Il n’y avait pas d'infrastructures pour arriver à faire des vinifications et comme le coût d’achat de l’exploitation avait été très important, ils n’avaient pas les moyens suffisants pour s’offrir un chai de vinification. Il a fallu trouver une solution rapide donc mes parents sont devenus adhérents de la Maison Labastide et moi, étant donné que j'étais satisfait, j’ai continué. 

Vignes CHBR

 

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